jeudi 31 décembre 2009

Trois cent-cinquante baisers dans le vent...


2009 se termine théoriquement demain (puisqu'il est beaucoup trop tard), et je profite de cet éveil caféiné pour dresser un petit bilan de cette année qui fut, somme toute, aussi émotionnelle que 2007 sans son immaturité, aussi passionnante et aidant à ma définition personnelle que 2008 sans tous ces moments passés à me chercher, ces révélations choc, ces indécisions... 2009 fut une très belle année ; une année d'amour, une année d'amitiés et de complicité, une année de départs déchirants et excitants, une année de culture qui m'a fait grandir, qui m'a ancrée pour ainsi dire dans cette nouvelle moi que j'avais ébauchée en 2008. Peut-être pas mémorable, mais indubitablement extraordinaire ; des accords de piano et un parfum musqué, des bribes de discussions qui s'échappent d'une porte entrouverte d'un bureau au septième étage du cégep de Sainte-Foy, des cafés lattés et des rires étouffés sur un livre de maths qui ne sert plus à rien et le récit d'un amour sans issu, une nouvelle vie parsemée de nouveaux visages, de A et de déchirantes déprimes, une paix peu à peu acquise, un amour qui grandit puis qui meurt, deux poèmes et des larmes limpides, quatre lettres et un vide immense qui s'immisce, une silhouette sombre mais aimée qui aurait été parfaite pour moi si ce n'avait été de tout,  une figure idéale et angélique pour qui je suis désormais « ma belle », l'impression intermittente de vivre puis de mourir : 2009, intense et poétique.

Ce qui a fait plaisir à l'esthète en moi :
  • Benjamin, évidemment. Ses yeux, son humour, sa conversation, sa timidité et sa maladresse, sa culture, ses manifestations d'appréciétation envers ma pauvre petite personne ridiculement amorueuse ;
  • Yolaine, encore et toujours, plus qu'en 2008 bien qu'elle ait profondément marqué cette année-là. Sa conversation, son rire, sa sagesse, la manière dont elle me laisse croire que mes visites lui font plaisir : Yolaine dans sa totalité, dans sa beauté absolue, dans sa magnificience ;
  • Les soirées passées au Second Cup avec Cath la Rousse, à boire des lattés citrouille et épices et à discuter de la vie, de l'amour, de la famille, de l'art, de tout ;
  • Les discussions avec les déistes au Café Wazo, au Temps Perdu, à la Salle sur Demande, chez Sarah-Claude ou peu importe où ;
  • Les promenades avec Cath DH sur le bord du fleuve à parler de la vie et à fumer des cigares pour chasser les moustiques ;
  • Avoir définitivement mis le pied dans le monde universitaire et érudit de la Littérature, et y exceller ;
  • Avoir agrandit ma culture toujours pauvre et assoiffée d'en savoir plus et l'étaler à qui veut bien l'entendre ;
  • M'être de mieux en mieux définie, caractérisée, avoir solidifié une confiance en moi très, très défaillante (qui l'est encore, mais moins).
  • M'être finalement mise au piano.
Ce qui a alimenté la mélancolique dégoûtée en moi :
  • Les insomnies qui ont perduré, le voyeurisme qui a rejailli (chercher les gens sur Google, c'est mal), le sentiment d'infériorié qui est demeuré ;
  • La fin de ces deux formidables années au cégep, la fin déchirante du Dec Intégré ;
  • L'amour impossible, deuxième erreur du même genre qui caractérise les deux seuls amours que j,ai eus dans ma courte vie. Yikes ! ;
  • La perte inévitable de B., mais le semblant illusoire de relation que j'ai essayé de conserver.
  • Mes tendances à l'érotomanie, au traquage, au voyeurisme ;
  • Mon éternel célibat, fruit de ma froideur et de ma faible confiance en moi, de mes airs snobinards et de mon poids peu flatteur ;
  • Augmentation de ma consommation de caféine, d'alcool et de cigares, diminution de ma production littéraire décevante ;
  • Le livre trouvé, loué, pas encore rendu ;
  • Les quelques semaines d'égarement de début novembre ;
  • Problèmes familiaux qui ne se résoudront jamais, éloignement de certains amis.
Ce qui a préoccupé la dandy que je suis devenue :
  • La démocratisation de la culture que je suis venue à détester ;
  • Les arts et la philosophie ;
  • La définition de l'amour, de l'amitié, de la famille ;
  • L'explication, la justification de mon souhait de ne pas avoir d'enfants plus tard ;
  • L'amitié véritable, l'amitié impossible, l'amitié qui gâche ma vie en la rendant merveilleuse : cette relation qui prend beaucoup plus de place qu'elle ne le devrait ;
  • Encore et toujours ces débats psychologiques du père absent et de la mère indigne que je cherche à remplacer ;
  • L'acceptation de mon élitisme pacifique.
Impressionisme :
  • Souper chez Laurence R. au début janvier avec les Maude : gratin dauphinois, vin blanc et discussions légèrement éthyliques mais profondément intéressantes ;
  • Entrevision de R. et bouffée de vieux sentiments que je croyais morts ;
  • Périple automobile et photographique avec Marie-Ève dans les rues sombres de Sainte-Foy à la recherche de deux petites maisons ;
  • Bulle avec Benjamin dans un bureau perdu et sans fenêtre à connecter et à se troubler ;
  • Chinoiseries, monochromie et grivoiseries avant un opéra à Montréal ;
  • Danse contemporaine : femme enceinte et déception ;
  • Prix littéraire et dévalorisation de soi : le dévouement que Camille m'a fait remarqué à l'égard de Y. ;
  • Des presque larmes dans le bureau de Yolaine ;
  • Spectacle de fin de session de musique, ou tout avouer l'air de rien ;
  • Humidité langoureuse et douleurs lancinantes que j'aurais voulu voir mourir avec la fin de l'été ;
  • Égarements : Misia Sert, envie de créer et désir de modernité ;
  • Boréale rousse et cigares aux cerises au Jules & Jim ;
  • Bain de culture romantique pour mieux me retrouver ;
  • Blog pour tout exorciser.
Traces d'une mélomane :
  • Hey You (Pink Floyd) et Don't Speak (No Doubt) ;
  • Un bouillon de classique : Concerto pour clarinette (Mozart), Nocturne no. 19 en mi mineur (Chopin), Symphonie no. 7 en la : mouvement 2 (Beethoven), Symphonie du nouveau monde (Dvorak), Symphonie no. 5 : mouvement 4 (Mahler), etc. ;
  • Canal Song (Iain Archer) et About Today (The Nationnals) ;
  • Coeur de Pirate, Pierre Lapointe et Andrea Lindsay ;
  • La valse, poème choréographique (Ravel), Wooden Arms (Patrick Watson), Break me Gently (the Doves) ;
  • etc. !
Sur ce, il est presque quatre heures du matin et je devrais vraiment aller me coucher. Les résolutions viendront plus tard ; je vous souhaite tous une bonne année, éclatez-vous pendant que je m'enliserai dans le vin et dans la lecture des Trois Mousquetaires !




dimanche 27 décembre 2009

« Une femme sans parfum est une femme sans avenir. » Coco Chanel


J'ai une sensibilité peut-être trop grande aux odeurs, aux parfums, aux souvenirs olfactifs. D'où cette histoire de crème aux mûres dont j'enduisais mes mains seulement le mercredi matin du printemps 2009 ou à tout autre moment où B. et moi devions nous rencontrer, et que je ne peux (ou, plutôt, ne veux) plus sentir aujourd'hui de peur d'abîmer le souvenir. C'est idiot, je sais. Mais c'est dans les moments de nostalgie les plus creux que j'y retourne, que je débouche la petite bouteille toute salie par les trop nombreuses semaines passées dans le fond de mon sac d'école dont le gros tissu noir tache la tranche de mes livres, que je la porte à mes narines et que je respire l'odeur tant de fois impregnée sur la peau de mes mains ; des images me reviennent aussitôt, toujours différentes, toujours en lien avec B. Parfois c'est de la musique de Bach, de Schubert ou de John Cage ; parfois, c'est une anecdote plus ou moins intéressante qu'il racontait ; parfois, c'est son sourire qu'il m'offrait, lorsque nous étions seuls, un petit sourire discret et timide qui rendait ses yeux brillants. Et c'est complètement ridicule à quel point je me faisais un point d'honneur de mettre la crème chaque fois que je le voyais ou que je pensais le croiser, le rencontrer par hasard (au concert, dans les corridors, peu importe...)

Je dis aux gens que c'était une expérience que j'essayais pour le plaisir, voir si je pouvais vraiment coller le souvenir d'une personne à une odeur. Comme si je me prenais pour Pavlov ou l'un de ses chiens. J'ai beaucoup réfléchi à ce petit geste bien idiot et inutile, au fond. Je crois que c'était pour qu'il m'associe à une odeur, celle des mûres sauvages ; que, si l'autre arrive un jour en lui disant qu'elle a acheté une crème à mains - celle des mûres sauvages de Dans un Jardin - qu'il sursaute parce que c'est mon image qui est la salive du chien déclenchée par la cloche, la crème ; pour m'imprégner le plus sensoriellement - sensuellement ? - possible en lui, en passant par l'odeur. Sensuellement. Outre le toucher, l'odeur est à mon avis le sens le plus sensuel, celui qui évoque et déclenche le plus de réactions ou d'émotions, celui qui trouble et qui parle, celui qui décide si l'on aime ou non une personne (sans parler ici des phéromones). J'ai eu une professeure de français au secondaire - dame âgée très sage et élégante - qui disait que les femmes « s'habillent pour les femmes mais se parfument pour les hommes. » J'avais beau penser à Benjamin quand je m'habillais le mercredi matin, choisir mes vêtements les plus beaux et coiffer mes cheveux le plus joliment possible, il fallait que je sente bon et ce, totalement pour lui.

Il est vrai, je le répète, que je suis une fanatique des odeurs. J'adore ce qui sent bon ; les gens dont j'aime l'odeur me sont plus sympathiques à première vue. J'y suis très sensible ; ma mémoire olfactive est très développée. Il m'arrive très souvent de rencontrer quelqu'un et d'être troublée parce que son parfum, son déodorant ou son détergeant est le même que celui d'une autre de mes connaissances. Je suis une senteuse compulsive. Lorsque je trouve un morceau de tissu qui sent bon, je le renifle jusqu'à ce que les molécules de parfum se soient toutes envolées. Je me rappelle d'une fois - il n'y a pas longtemps, en octobre dernier je crois - où j'avais visité une amie, si je peux parler ainsi, dont j'aime l'odeur comme j'aime environ tout de cette personne. Je m'étais assise sur une chaise où l'un de ses vestons reposait sur le dossier. J'avais enlevé mon foulard et mon manteau, et mon foulard était tombé dans mon dos. Quand j'étais repartie, je l'avais remis et, en marchant vers l'université, j'avais réalisé que des traces de son parfum étaient demeurés sur l'étoffe noire. Toute la journée, je l'avais respirée ; je crois même que j'avais dormi avec l'écharpe (mais ça, c'est ma folie.) !

J'adore les odeurs ! Les gens qui n'ont pas d'odeur ou dont l'odeur est faible, infime me semblent toujours à première vue des gens fades. Surtout les femmes. Car les hommes ont cette odeur de déodorant, d'après-rasage et de détergeant à laver, mélangée à un grain de peau masculin qui fait qu'un homme sans parfum n'est pas, selon la citation de Coco Chanel, un homme sans avenir. Mais une femme qui a une odeur caractéristique et un parfum qui lui sied bien est une femme qui a incidemment du caractère.

Ou peut-être est-ce ma trop grande sensibilité aux odeurs qui me fait dire ça. Car je suis complètement en train de discriminer les femmes qui n'ont pas d'odeur. Et puis tant pis ! je deviens une discriminatrice sans scrupule depuis quelques temps !

J'ai travaillé toute la journeé ; j'ai rencontré pleins d'odeur de la part des clients qui venaient acheter du café ou de la nourriture trop chère pour sa fraîcheur. Quelqu'un portait l'odeur de la crème aux mûres ; peut-être est-ce pour ça que je tiens à faire une entrée sur les odeurs ? Je ne sais pas.

J'ai eu envie de le voir aujourd'hui. Je l'imaginais devant la vitrine à sandwichs et qui me souriait, surpris de me trouver là. Pleine de ridicule, oh que oui ! Ahh, serais-je un jour complètement guérie des hommes que j'ai aimés sans être poussée par un nouvel amour ?

Je suis malade. Je sens le Vicks dans ma chambre et sous mes narines, et ça sent bon !

samedi 26 décembre 2009

L'art ne sauvera peut-être pas le monde...

Dostoïevski a dit que "l'art sauvera le monde." ; j'ai cette citation sur l'un de mes sacs, et je la trouve très inspirante. Mais j'en suis venue à la constatation que, peut-être que non, l'art ne sauvera pas le monde en ces temps qui me dégoûtent de plus en plus.

Je vient de terminer la lecture de la biographie de Misia Sert, une femme qui a vraiment encouragé l'art (de tout genre) avant-gardiste au début du XXe siècle (vous irez voir sur Wiki ou Google, si ça vous intéresse ; c'est un personnage, à mon sens, très intéressant que presque tout le monde a oublié aujourd'hui.) En lisant, je revis la Belle Époque, les scandales du Sacre du Printemps (pour ceux qui n’en ont pas entendu parler, c'est un ballet de Stravinsky qui avait déclenché une émeute dans la salle ; les gens s'étaient battus, la police était intervenue, c'était assez fou !) et du Dada, et toute la frivolité et le vent de renouveau artistique qui soufflait sur l'Europe en ces temps-là. Et je compare avec notre société occidentale, où tout le monde a accès à la culture et à l'art, où tout le monde peut avoir une formation artistique s'il le désire mais où les chefs-d’œuvre et l’art plus avant-gardiste n’est réservé qu’à une élite (désolée d’employer le terme maudit) qui est dans le milieu. Et je me demande si c'est mieux.

Oui, à l'époque de Misia, c'était l'aristocratie ; les artistes, pour la plupart, ne venaient pas de milieux paysans et c'était plutôt grâce à leur condition que leur talent pouvait s'épanouir. L'histoire est peut-être passée à côté de grands potentiels qui n'ont jamais pu trouver leur vocation ou leur talent à cause d'un manque d'argent ou d'une condition qui les empêchait de pratiquer leur art. Mais au moins, lorsqu'un chef-d’œuvre voyait le jour parmi les autres, il brillait, il détonnait, il scandalisait ; il n’était pas noyé dans une mer d’autres productions où il passait inaperçu.

Aujourd’hui, c’est différent. N’importe qui peut écrire un livre, une chanson, un ballet ; n’importe qui peut prendre des cours de peinture et faire une toile. Certains seront vraiment bons, d’autres moins ; mais les bons, me semble-t-il, seront aussitôt éclipsé par un autre puis un autre… La quantité étouffe le talent et, au bout du compte, la médiocrité l’emporte.

Au temps de Misia, c’était certains riches intellectuels, amoureux de l’art qui « décidaient » si une œuvre passait ou non ; aujourd’hui, c’est le grand nombre qui cherche le divertissement et fuit la réflexion (ce n’est pas un jugement de valeurs ni un mépris, c’est un constat ; et je ne dis pas que tous sont comme ça, loin de là, mais une majorité visible l’est, à mon avis). C’est pourquoi Twilight ou Millenium sont partout. Au moins, les gens lisent, soit ; mais quoi faire pour ceux qui veulent quelque chose de plus artistique, de plus songé ? Où trouver la poésie plus avant-gardiste qui ne se fait pas publier, faute d’argent ; où trouver la nouvelle musique savante qui ne se fera jamais diffusée par les chaînes de radio parce que les gens ne danseront pas là-dessus ? Pourquoi est-ce que la culture plus qualitative que quantitative n’est accessible qu’à ceux qui sont aux premières loges ? Dois-je étudier en musique et composer moi-même des pièces complètement nouvelles pour avoir accès à ce que les autres font ?

Je sais, j’ai déjà parlé de la démocratisation de la culture ; vous connaissez mon opinion là-dessus. Mais je refuse d’appartenir à l’époque marquée par Harry Potter et Da Vinci Code ! Et je ne vois pas de solution…

Vous pouvez répondre et vous pouvez vous taire. J'avais seulement envie de vider mon sac et vous partager mes préoccupations du moment, moi petite élitiste avec mes écharpes et mon nez levé.

J'ai encore abandonné le blog...


Je suis incorrigible ! J'ai créée ce blog il y a plus d'un an ; comme chaque fois, je l'oublie, je l'abandonne, je n'ai plus le temps... Je m'y remets. Essaie d'y donner une tournure plus universelle et intéressante que mes états d'âme, que mon portrait émotionnel comme je l'ai tant de fois fait avec les livejournals et autres que j'ai créés. Un peu plus philosophique, peut-être, plus littéraire, c'est certain ; commentaires au fil d'une lecture parfois, pourquoi pas ? Impressions sur une toile, une musique, une exposition... Ce qui me passe par la tête ; essayer de rendre mes propos intéressants. Ne pas toujours parler de moi. On est presque le 1er janvier, après tout ; pourquoi ne pas prendre comme résolution de tenir un blog ? Au diable la perte de poids, l'arrêt des obsessions, une vie plus saine : un petit blog pour se libérer la tête et l'esprit quand la littérature et la vie de tous les jours deviennent trop oppressantes, trop étouffantes.




vendredi 16 janvier 2009

Pfff !

Il fallait encore que j'écrive toutes mes angoisses injustifiées, injustifiables pour réaliser, qu'encore une fois, tout était erroné et ma petite tête stupide s'en faisait encore pour rien.
Je me lève ce matin ; j'ouvre mon ordi, mais je choke, je ne veux pas voir mes courriels, je descends au salon lire un peu et essayer de déjeuner (mais, comme d'habitude, le réfrigérateur était vide.) ; éventuellement, je remonte, je regarde mes courriels. Pas de nouveaux messages. Mon coeur bat plus fort de dépit, de déception, de haine envers moi-même et mon impertinence. Je vais sur Facebook, change mon statut pour : Isabelle ne doit pas s'en faire. À cet instant même, on me dit que j'ai un nouveau courriel de la dite-personne. J'ai ri. Me suis trouvée ridicule au plus haut point. Stupide, stupide jeune fille qui paranoïe et qui fait ni confiance à elle ni confiance à H. (semble-t-il, puisque j'ai l'impression constante que toute cette gentillesse n'est qu'hypocrisie).
Enfin. Mon rendez-vous est lundi à 10 hrs 30. Espérons que tout aille pour le mieux.

jeudi 15 janvier 2009

Je dois me calmer. Encore une fois. C'est toujours, toujours ainsi avec cette personne. Je m'en fais alors que je n'ai pas de raison valable pour m'en faire. Je m'exècre au plus haut point !
J'ai écrit à la dite-personne ce midi ; je sais que la dite-personne est au bureau aujourd'hui et que son ordinateur doit être allumé et que ses courriels doivent être pris (je ne sais pas à quelle fréquence et à quelle heure, par contre) ; je sais que je suis quelqu'un d'envahissante et d'insignifiante et de stupide (même si on me dit que cela ne doit pas être le cas) mais que la dite-personne a l'air de bien m'apprécier et d'aimer discuter avec moi (ou, du moins, ce sont les signaux perçus par la tête folle que je suis) ; je sais que, si la dite-personne ne voulait plus que l'on se voit pour discuter, elle me le dirait en pleine face au lieu de se camoufler derrière une fausse gentillesse et un entrain hypocrite ; je sais que ne pas répondre à un courriel ne se fait pas, surtout quand la dite-personne et moi allons certainement nous croiser bientôt ; je sais que la personne en question n'a peut-être PAS EU LE TEMPS de me répondre. Oui, je sais tout cela et pourtant, je stresse et m'en fais parce que je viens de prendre mes courriels et qu'elle n'a pas répondu à mon foutu message qui était d'ailleurs très bien. Peut-être qu'elle n'était pas au bureau aujourd'hui ou qu'elle n'a pas encore pris le temps de répondre à mon message ou qu'elle était partie au moment où je l'ai envoyé ou qu'elle a seulement regardé ses courriels dans le matin et qu'elle ne l'a pas fait par la suite ; mais, cela, je m'en fiche un peu, je veux seulement une réponse, savoir si, oui ou non, je pourrai passer (et quand, si cela se trouve) pour que l'on puisse discuter !
Ah, et puis, c'est idiot ; pourquoi je m'en fais toujours ? Parce que je n'ai pas confiance en moi. Parce que mes expériences à ce sujet (bien que c'était bien différent alors) m'ont appris à craindre et à douter. Parce que j'ai peur que, du jour au lendemain, elle décide que l'on n'est plus « amies » alors que je tiens tellement à ces conversations. C'est dont ridicule, être ainsi dépendante d'une personne avec qui l'on n'est même pas amies et dont le but est justement cela, l'amitié ! Et, en même temps, je sens que je ne peux pas lui demander en pleine face si je suis envahissante ou non ; je ne sais pas comment mettre ça en contexte et je ne veux pas vraiment savoir la réponse. Si elle me disait que je le suis et qu'elle préfèrerait que je cesse de venir la voir pour discuter, j'aurais beaucoup de peine. J'ai peur qu'elle m'abandonne ; et, d'ailleurs, pourquoi l'abandon ? Elle ne me tient pas, ce n'est pas mon maître ou ma mère ni rien ! Et cette crainte de trop faire et de paraître louche, cela me fiche la trouille et m'ôte complètement ma confiance en moi ; et elle le sent, elle le sait ; et cela doit la rendre plus mal à l'aise envers moi, envers comment agir avec moi. Si elle veut que nous cessions ces discussions, peut-être aurait-elle peur que je me mette à m'en faire pour le reste de ma vie, et que je ne me sente plus jamais à l'aise d'aller voir un prof pour avoir une amitié ?
Holà, on se calme ! Cela ne fait même pas 12 heures que je lui ai écrit ; habituellement, je ne m'en fais pas ainsi, je sais qu'elle est occupée. Mais c'est que, en ce moment, je ne sais pas si elle est occupée ou pas. Voilà ce qui me trouble. Je ne sais pas si ce mutisme est prétexte ou réalité. J'ai peur, encore. Je sais que, demain matin, dès que je vais me lever, je vais ouvrir mon ordinateur et serai terriblement déçue parce que je n'aurai pas de réponse ; et je vais me mettre à douter pour le reste du week-end, jusqu'à temps que je la revoie. Et là, je serai mal à l'aise parce qu'elle aura vu mon message et qu'elle m'aura ignorée.
Bon, suffit. Si cela se trouve, j'aurai une réponse demain matin.

vendredi 9 janvier 2009

Le génie de Hugo me frappe encore

Victor Hugo est désormais mon maître à penser ; peu importe ce que les gens pourront en dire (car ils jaseront !) Les Misérables, tout comme Notre-Dame de Paris, me fascinent, m'emballent, me font rêver, ressentir et pleurer comme aucune autre oeuvre, pour ainsi dire, le font. Je n'ai pas terminé ; je suis au tome III, mais je n'ose pas d'emblée dévorer la fin ; je n'ai pas envie de sortir de cette magnifique aventure et de dire adieu à ces personnages complexes, attachants, qui bondissent presque des pages du livre tellement ils sont bien construits et me semblent réels. Car, après tout, ce n'est pas à tous les jours que je pourrai m'y replonger : plus de 1500 pages sont longues à lire (même si l'on supprime toutes ces digressions qui caractérisent, parfois négativement, l'oeuvre du génie). En plus d'être aspirée par le récit, sa plume me subjugue, sa philosophie convient parfaitement à ma vision de la vie, sa grandeur d'âme et son génie me laissent sans voix et dans un état d'admiration totale ; lire son oeuvre me plonge dans la béatitude, dans l'amour du monde et de la vie. C'est pour de telles oeuvres que je vais en littérature et que je persiste à écrire, malgré mon style médiocre et mon manque flagrant d'expérience dans mes textes : en sachant pertinemment que ma plume n'égalera jamais celle du grand Victor, il reste un idéal de perfection côté littéraire, une idole que l'on espère atteindre mais qui est en soi inatteignable. Mon Dieu, j'ai l'air d'idéaliser Hugo comme j'ai pu idéaliser, par le passé, l'être aimé ! Enfin, je pourrais affirmer, en citant Hugo (et en modifiant sa citation) : « Je serai Hugo ou personne! »
Outre mon admiration excessive pour ce géant de la littérature, j'occupe mes vacances qui s'achèvent bientôt (dans moins de 2 semaines). J'ai l'impression d'avoir passé de belles vacances, reposantes et bien méritées ; j'ai vu quelques amis, j'ai lu, j'ai écouté de la musique classique en masse, j'ai même réussi à écrire un peu (ce qui est un exploit ; en lisant la plume magnifique de Hugo, il serait bien normal d'être fort découragé de sa propre plume médiocre et de ses idées faibles, incohérentes). Étrangement, je suis satisfaite ; il y a aussi le projet Nietzsche-Rousseau (auquel je me dois de trouver un titre accrocheur et représentatif !!) qui avance bien. Schumann et Beethoven m'inspirent aussi pour mon histoire qui se déroule au XIXème siècle, avec la famille d'Harcourt et son entourage. Il y a seulement l'histoire de 1948 qui stagne, mais qui est en phase correction à la main (que je continuerai probablement pendant l'école).
J'ai hâte de revoir certaines personnes que je ne vois pas pendant les vacances, mais je ne sais pas si j'ai HÂTE de recommencer ; certes, j'aime l'école, j'aime apprendre, voir mes amis et échanger avec eux, mais je suis bien à ne rien faire et à lire. Je me tannerais, par contre. Enfin, la quatrième (et dernière ; déjà !!!!!) session sera déjà mieux que la troisième : les notes ne comptent plus (XD), cours de littérature musicale, Prix littéraire, album du DI, bal du DI, Bernard comme prof encore (^^), etc. Mais il n'y aura plus de philo. et des cours d'éduc (par contre, cela ne peut être que bénéfique ; j'ai pris du poids, durant la dernière année !)
Bon, allez, je deviens impertinente. Je termine sur cette note très intellectuelle : je veux quelqu'un dans ma vie !!