Tu m’as légué l’ombre d’un doute
les jours creux qui tombent comme la pluie en été
l’impuissance des regrets, le fond de la bouteille.
L’air colle les peaux filtre les mots
Ta silhouette s’imprègne dans le mouvement
se grave contre ma paupière salée
Je tisse ma prison avec la lenteur d’une machine à café.
Toutes les joues se répètent contre ma paume ;
seuls les yeux varient
Des yeux qui brûlent les peaux de novembre
qui s’estompent sous les lilas de mai
qui dictent l’ivresse des vertiges.
Mes larmes se sont figées dans la cire.
Tu m’as légué l’ivresse de l’hiver l’odeur des feuilles qui craquent sous les pas.
Et je les cherche encore à travers le vent chaud de juillet,
dans les volutes de fumée bleue
dans l’incertitude d’une nuit jaune
Je tends les doigts, me bute au néant
Tout devient sable quand on se contente du reste.
Je joue avec des sourires froissés et des éclats de rire pour oublier le temps
Et cette conscience que tu ne m’attendras plus à l’ultime bout de la nuit.