samedi 21 avril 2012

Fille d'avril

Aujourd'hui, il a neigé. De gros flocons mous et fondants qui s'écrasent sur le béton humide. Un sanglot qui me tiraille le creux d'la gorge.

Il y a une semaine, il faisait beau, une belle soirée de printemps où la terrasse de notre micro-brasserie préférée était bondée. Nous nous étions serrés, en silence, buvant la chaleur de la nuit et la ville en émoi.

Puis je t'ai dit des choses en trop, de celles qu'on garde pour soi lorsque l'être aimé nous déçoit un peu. Une bière qui déliait ma langue, qui déliait les fils qui te retenaient à moi. 

Tu m'as demandé du temps. Je ne sais pas comment te le donner, les secondes m'échappent dans tes mots ; mais le choix n'est plus le mien. Des supplications en filigrane, tout l'amour du monde pour que tu ne lâches pas ma main, mes yeux. Une rue de banlieue noyée par les larmes du refus. Avril et sa grisaille qui se déploie.

« On s'en reparle. » L'hiver qui revient, qui m'engouffre. 

Aujourd'hui, il a fait froid et Patrick Watson accompagne ma dérision. Une note à la fois, laisser l'espoir s'estomper et mon téléphone se taire. 

Une note à la fois, me convaincre que la réflexion est peut-être un reflet de la fin ultime ; et ton silence, le moyen d'y parvenir.