lundi 10 septembre 2012

Duet Tacet


J’ai oublié de prendre le pouls au nom de l’orgueil
Bu le café froid en le croyant chaud sous ma langue
Rongé mes remords jusqu’à demain
       la conscience endormie sur les tables du bar.

Un temps de gouttières, l’orgueil scotché aux joues
Des ballons pour crever la solitude, pour oublier les pas jusqu’au lit vide.
L’ivresse cuvée, la fumée par les narines, le silence
       et ton nom caché en dessous.

J’ai oublié le miroir, gardé que ce drôle de reflet ;
Perdu le Nord pour conserver la face
Effiloché ma chair avec l’amertume en sourdine
       les mots ravalés dans la mousse des pichets.

L’emprise du doute.
Se perdre en chemin.
Pour chasser le malheur il faut être deux, disaient-ils
       mais tu te butes à chacune de tes respirations.

Le temps s’est enfoui sous les draps
Le vent s’est levé jusqu’au bout de mes cils
L’orgueil me prend la main pour sourire, encore
       la vérité échouée avec les débris de septembre.

Les jours lacent encore nos ivresses tacites
       nos désespoirs mis côte à côte
Et nous rejouerons le silence entre deux verres,
Duet Tacet pour des doigts qui ont oublié les accords
       parce que les mots bloquent dans nos têtes et ne veulent plus rien dire.