samedi 19 janvier 2013

haïkus de janvier I


Vivre à la p’tite cuillère
Janvier dans les bottes, le froid au bout des doigts
Du givre sur la langue jusqu’au mutisme.

*
 
L’alcool comme une poix sur la peau
L’ivresse cuvée, la fumée par les narines, le silence
Et ton nom caché en dessous.

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Battre du Rien en neige
Le battre jusqu’à ce qu’il devienne tempête
Une tempête dans un verre d’eau
 
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Délire verbal dans la mousse des pichets
Tellement de mots, et si peu de choses qui comptent
Le silence est un lendemain de veille.
 
*

L’été s’immisce jusqu’au trop-plein
Histoire fragmentée qui se suspend à la pointe de mes cheveux
L’hiver clôt nos paupières à jamais incomprises.

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La douceur de tes yeux sur mes joues
Le vertige d’un moment où les mots appelaient la folie et l’enlacement des doigts
L’amour qui goûte la bière noire et l’eau de la Saint-Charles.

*
 
Le vide au creux du dos
Les rendez-vous manqués, l’orgueil et l’angoisse de la fatalité
La soûl-itude, ma vieille jumelle.

*

La bière noit la culpabilité
Tu reviens sur la pointe de ma langue en trois syllabes
Et me lègue un monde éteint entre les paumes.

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L’été renaît chaque matin.
L’espoir d’une deuxième chance dans le secret moite de ton entre-toît
Je tisse ma prison avec la lenteur d’une machine à café.

*

L’hiver creuse la distance de nos mains
Les blessures du vent qui t’éloignent de nos étreintes anecdotiques
Le vertige de l’immobilité.

*
 
L’hiver brûle mes dernières réserves
Les miettes de mes brouillons dispersés à travers les bars
Une version améliorée de ma tristesse.

*

Les jeux de mains matinaux
Les mots étouffés dans une quinte d’orgueil mal placé
Un été gaspillé dans nos étreintes expédiées.

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Janvier griffe chaque parcelle de ma peau
L’intimité me manque jusqu’au bout des larmes
Les poings serrés sous le cuir des gants.

*

Le tricot des mots que tu m’interdis
Se déroule à rebours et fait en boucle le tour de mes pensées
Sans écharpe, janvier me vrille sur place.
 
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