mardi 9 novembre 2010

Les mûriers

J'en ai fait un autre. Encore pour mon cours d'Écriture de la Poésie. Écriture concentrée, calcifiée, sur demande. Écriture malsaine, itérative parce que vomie en trop peu de temps, à trop grande fréquence.

Mes poèmes se suivent et se ressemblent.

================


La rue était longue sous tes pas, et les mûriers en fleurs
C’était le printemps de la musique       du ciel vert de Venise
Je t’écoutais fredonner en tricotant nos jours
on ne parlait pas de politique ;
on dessinait l’envers du ciel sur nos paumes offertes
on glissait sur les chiffons de lumière qui s’étalaient comme des ailes
Les mots s’emmêlaient d’eux-mêmes      fêlaient la pierre d’éclats de rire
Je te suivais ; parfois, tu te retournais avec des sourires dans les yeux
tes mains avaient froid sous tes gants
Tu ne disais rien
Tu m’attendais pour m’apprendre à rire      pour serrer mes doigts tachés de pluie
La rue s’allongeait sous les feux de soleil      sous nos pas insolents en désordre

Les mûriers embaumaient le printemps
Le vertige éphémère d’avant l’été

La rue est toujours longue et elle se déploie encore
Le brouillard a posé un voile sur mes yeux d’enfant
Ton pas scande l’absence        les regards longs comme des rondes
Les mûriers frissonnent dans leur nudité
Les feuilles craquent entre mes doigts         les tiens sont froids comme Décembre
Tu ne portes plus tes gants, et j’ai perdu mon écharpe au passage
tombée dans la terre craquelée de l’automne
reliefs d’une vie laissée de côté
Où sont tes yeux, tes mains ? Seule ta voix demeure
Elle sent les mûres sauvages et le froid
Ta voix qui tangue et qui nie
Le mouvement des saisons qui nous étouffe.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Très beau poème!
À noter la présence d'une écharpe ;-)

Amnésie et autres cies... a dit…

J'aime.