jeudi 31 décembre 2009

Trois cent-cinquante baisers dans le vent...


2009 se termine théoriquement demain (puisqu'il est beaucoup trop tard), et je profite de cet éveil caféiné pour dresser un petit bilan de cette année qui fut, somme toute, aussi émotionnelle que 2007 sans son immaturité, aussi passionnante et aidant à ma définition personnelle que 2008 sans tous ces moments passés à me chercher, ces révélations choc, ces indécisions... 2009 fut une très belle année ; une année d'amour, une année d'amitiés et de complicité, une année de départs déchirants et excitants, une année de culture qui m'a fait grandir, qui m'a ancrée pour ainsi dire dans cette nouvelle moi que j'avais ébauchée en 2008. Peut-être pas mémorable, mais indubitablement extraordinaire ; des accords de piano et un parfum musqué, des bribes de discussions qui s'échappent d'une porte entrouverte d'un bureau au septième étage du cégep de Sainte-Foy, des cafés lattés et des rires étouffés sur un livre de maths qui ne sert plus à rien et le récit d'un amour sans issu, une nouvelle vie parsemée de nouveaux visages, de A et de déchirantes déprimes, une paix peu à peu acquise, un amour qui grandit puis qui meurt, deux poèmes et des larmes limpides, quatre lettres et un vide immense qui s'immisce, une silhouette sombre mais aimée qui aurait été parfaite pour moi si ce n'avait été de tout,  une figure idéale et angélique pour qui je suis désormais « ma belle », l'impression intermittente de vivre puis de mourir : 2009, intense et poétique.

Ce qui a fait plaisir à l'esthète en moi :
  • Benjamin, évidemment. Ses yeux, son humour, sa conversation, sa timidité et sa maladresse, sa culture, ses manifestations d'appréciétation envers ma pauvre petite personne ridiculement amorueuse ;
  • Yolaine, encore et toujours, plus qu'en 2008 bien qu'elle ait profondément marqué cette année-là. Sa conversation, son rire, sa sagesse, la manière dont elle me laisse croire que mes visites lui font plaisir : Yolaine dans sa totalité, dans sa beauté absolue, dans sa magnificience ;
  • Les soirées passées au Second Cup avec Cath la Rousse, à boire des lattés citrouille et épices et à discuter de la vie, de l'amour, de la famille, de l'art, de tout ;
  • Les discussions avec les déistes au Café Wazo, au Temps Perdu, à la Salle sur Demande, chez Sarah-Claude ou peu importe où ;
  • Les promenades avec Cath DH sur le bord du fleuve à parler de la vie et à fumer des cigares pour chasser les moustiques ;
  • Avoir définitivement mis le pied dans le monde universitaire et érudit de la Littérature, et y exceller ;
  • Avoir agrandit ma culture toujours pauvre et assoiffée d'en savoir plus et l'étaler à qui veut bien l'entendre ;
  • M'être de mieux en mieux définie, caractérisée, avoir solidifié une confiance en moi très, très défaillante (qui l'est encore, mais moins).
  • M'être finalement mise au piano.
Ce qui a alimenté la mélancolique dégoûtée en moi :
  • Les insomnies qui ont perduré, le voyeurisme qui a rejailli (chercher les gens sur Google, c'est mal), le sentiment d'infériorié qui est demeuré ;
  • La fin de ces deux formidables années au cégep, la fin déchirante du Dec Intégré ;
  • L'amour impossible, deuxième erreur du même genre qui caractérise les deux seuls amours que j,ai eus dans ma courte vie. Yikes ! ;
  • La perte inévitable de B., mais le semblant illusoire de relation que j'ai essayé de conserver.
  • Mes tendances à l'érotomanie, au traquage, au voyeurisme ;
  • Mon éternel célibat, fruit de ma froideur et de ma faible confiance en moi, de mes airs snobinards et de mon poids peu flatteur ;
  • Augmentation de ma consommation de caféine, d'alcool et de cigares, diminution de ma production littéraire décevante ;
  • Le livre trouvé, loué, pas encore rendu ;
  • Les quelques semaines d'égarement de début novembre ;
  • Problèmes familiaux qui ne se résoudront jamais, éloignement de certains amis.
Ce qui a préoccupé la dandy que je suis devenue :
  • La démocratisation de la culture que je suis venue à détester ;
  • Les arts et la philosophie ;
  • La définition de l'amour, de l'amitié, de la famille ;
  • L'explication, la justification de mon souhait de ne pas avoir d'enfants plus tard ;
  • L'amitié véritable, l'amitié impossible, l'amitié qui gâche ma vie en la rendant merveilleuse : cette relation qui prend beaucoup plus de place qu'elle ne le devrait ;
  • Encore et toujours ces débats psychologiques du père absent et de la mère indigne que je cherche à remplacer ;
  • L'acceptation de mon élitisme pacifique.
Impressionisme :
  • Souper chez Laurence R. au début janvier avec les Maude : gratin dauphinois, vin blanc et discussions légèrement éthyliques mais profondément intéressantes ;
  • Entrevision de R. et bouffée de vieux sentiments que je croyais morts ;
  • Périple automobile et photographique avec Marie-Ève dans les rues sombres de Sainte-Foy à la recherche de deux petites maisons ;
  • Bulle avec Benjamin dans un bureau perdu et sans fenêtre à connecter et à se troubler ;
  • Chinoiseries, monochromie et grivoiseries avant un opéra à Montréal ;
  • Danse contemporaine : femme enceinte et déception ;
  • Prix littéraire et dévalorisation de soi : le dévouement que Camille m'a fait remarqué à l'égard de Y. ;
  • Des presque larmes dans le bureau de Yolaine ;
  • Spectacle de fin de session de musique, ou tout avouer l'air de rien ;
  • Humidité langoureuse et douleurs lancinantes que j'aurais voulu voir mourir avec la fin de l'été ;
  • Égarements : Misia Sert, envie de créer et désir de modernité ;
  • Boréale rousse et cigares aux cerises au Jules & Jim ;
  • Bain de culture romantique pour mieux me retrouver ;
  • Blog pour tout exorciser.
Traces d'une mélomane :
  • Hey You (Pink Floyd) et Don't Speak (No Doubt) ;
  • Un bouillon de classique : Concerto pour clarinette (Mozart), Nocturne no. 19 en mi mineur (Chopin), Symphonie no. 7 en la : mouvement 2 (Beethoven), Symphonie du nouveau monde (Dvorak), Symphonie no. 5 : mouvement 4 (Mahler), etc. ;
  • Canal Song (Iain Archer) et About Today (The Nationnals) ;
  • Coeur de Pirate, Pierre Lapointe et Andrea Lindsay ;
  • La valse, poème choréographique (Ravel), Wooden Arms (Patrick Watson), Break me Gently (the Doves) ;
  • etc. !
Sur ce, il est presque quatre heures du matin et je devrais vraiment aller me coucher. Les résolutions viendront plus tard ; je vous souhaite tous une bonne année, éclatez-vous pendant que je m'enliserai dans le vin et dans la lecture des Trois Mousquetaires !




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