samedi 17 juillet 2010

Mes mains sur ton ombre.

Je suis comme vouée à être enchaînée à ma boîte de courriels en attendant une réponse, une confirmation, une permission de passer, de voir : des amis, yolaine, benjamin, etc. Et souvent, j'ai peur, je reste sur le qui-vive à craindre ce retour de mots, à craindre que l'on m'abandonne, que l'on m'ignore, que l'on m'oublie.

J'aimerais être de ces personnes que l'on attend, dont l'on désire la présence et la proximité. Mais je suis celle qui attend, je suis la Pénélope tisserande qui tisse d'ailleurs en vain, en l'honneur d'une fidélité imbécile et sans issue, sans but. Je flotte dans un brouillard opaque et suffocant de souvenirs flasques, d'images dont je ne suis même plus certaine de les avoir eu en ma possession. Ressasser des souvenirs et relire des vieux messages pour m'assurer de leur existence, de leur réalité ; laisser rejouer sans cesse dans ma tête ces moments partagés à la lumière des néons, du soleil pour ne pas les oublier, pour ne pas les atténuer. Mais il est toujours impossible de recréer les évènements tels qu'ils se sont réellement passé, et l'on finit toujours par s'inventer un passé fictif et déformé, formaté par nos inclinations et notre propre sensibilité.

Peut-être, donc, tout ce que je raconte ici et qui date de plus d'un an parfois est tout déglingué : interprétation des souvenirs gigognes d'un amour abstrait, désespéré. Incertitude nouvelle alors que j'ai été si sûre de cette attirance qui le drainait vers moi dans une foule devant la fontaine du Casault, qui faisait lever le brun de son regard sur moi tandis que je me noyais dans un flot de paroles impertinentes mais qui l'intéressait quand même... Incertitude nouvelle, alors que tout cela m'était presque certitude à l'époque de nos échanges.

Un jour, j'arrêterai de ressasser toutes ces images et m'enliserai dans une relation tranquille, charnelle, sans grandeur peut-être.

Mais pour l'instant, laissez-moi repasser en boucle mes histoires tandis que j'attends le refus cruel d'un café avec un ami par la voie incertaine des courriels...

J'ai des nouveaux produits pour les cheveux, dont un shampoing qui sent les Pops Sicles et un revitalisant qui doit être celui que Cath utilisait au cégep ; du coup, je me sens une imposteure car je laisse l'odeur d'une autre émaner de moi.

Et cette autre n'est pas de celles avec lesquelles je décide de ne faire qu'une.

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