mercredi 15 décembre 2010

Nos profils désuets

On se quitte, mais pas tellement. Une bourrasque de neige qui nous désunit. Les joues qui craquent sous le froid et les pieds mouillés. Incertains de se revoir, mais en même temps, oui. Je repasserai, et tu le sais. 

La neige infiltre les petites bottes et tu me regardes sortir dans la tempête. Le campus est désert, mes mains aussi. Je jouais avec mes doigts pour ne pas agripper les tiens. Tu me souris, tu penses à l'Argentine et à Noël. 

Je t'ai écrit des choses que tu ne liras jamais. 
Je t'ai livré l'univers et tu ne le cueilleras jamais. 
Je t'offre ma vie et tu la regardes, en sachant que tu n'y toucheras jamais. 

Je te laisse une odeur de mûres sauvages, une salutation inopinée entre les murs verts déglingués lorsque je n'en pourrai plus de ton absence. 

La valse aux adieux a repris là où nous l'avions laissée. Rythme ternaire et piano fébrile. Tes doigts nus se cognent contre les touches d'ivoire et je ne trouve même plus les larmes pour t'accompagner. 

La neige tombe sur ma tête et les mots que je n'arrive même plus à saisir quand ils coulent de ma bouche. 

Au plaisir, qu'on dit ? 
Je crois, oui.

À ce soir, peut-être... 
Pourquoi l'espérer ? 

Ma langue craque en attendant le vin rouge qui noiera ton visage dans un flot de mouvements. 

Et décembre me nargue des décombres de nous. 
Un Noël en ruines. 
Une solitude sous les couvertures, et le feu qui craque comme pour me rappeler tes rires symphoniques. 

Bonsoir. Joyeuses fêtes. À bientôt ? Probablement. 

1 commentaire:

Mamz'elle J a dit…

Décembre amène son lot d'aurevoirs.. son souffle froid, sa décadence et la fin de beaucoup plus qu'une file de mois aux noms récurrents.. Tu sais, ma belle, on finit par regarder la neige tomber en se disant que ça contribue peut-être à laisser un épais manteau sur nos aventures.. mais quand le printemps revient et que le terrain de nos coeurs se réchauffe, on voit réapparaître les décombres. Sache qu'il vous sera possible de vous retrouver, au printemps.. ou même pendant le long hiver si tu arrives à te frayer un chemin dans cette tempête d'émotions. Je vous le souhaite ardemment. Je crois en toi. Ne laisse jamais ton coeur se glaçer. Keep the flame up.

Je t'embrasse. J'ai hâte de te voir.

XX