mercredi 29 décembre 2010

Fascination.

Son teint est au bord du gouffre, ses cils ne battent presque plus ; une épave dans une salle à demi-vide, dans le bruissement des nuits de fin décembre. On la croirait morte, presque, avec cette peau diaphane et cette tristesse sur les joues. Des doigts qui jouent avec l'ourlet de son manteau en attendant l'obscurité. Vidée par l'hiver qui ne fait que commencer.

Mais elle prend la situation à bras-le-corps et dirige les lumières sur moi ; me demande si je vais bien, si je passe des belles fêtes. Elle me semble affligée, mais elle remet le masque de sa beauté et me sourit en s'enquérant de moi. Elle m'a l'air heureuse de me voir, touchée de ma course pour la saluer.

Mon ivresse ne se rappelle de rien, d'une vague sensation de plaisir à me rencontrer par hasard et de la douceur de sa joue contre la mienne. Joyeux Noël, et une joue poudrée, un peu fripée tendue contre mon haleine de bière et de cigare à la menthe. On se revoit en janvier ?

J'ai toujours un pincement au coeur quand vient le moment de la quitter. Elle m'émeut et me fascine, mais ses marques d'amitié naissante me font oublier tout le reste, la vie amoureuse qui ne mène à rien, les moments de solitude interminable, les sourires feints et la poésie qui dérape.

3 commentaires:

André a dit…

Je tiens absolument à vous féliciter pour la richesse de votre blogue! Merci de rendre les mots si beaux et si doux :) J'ai beaucoup d'admiration pour votre talent et je tenais à vous le souligner. Merci de ce précieux voyage littéraire que vous nous permettez de faire dans votre univers.

Bonne Journée à vous,
André :)

isabelle a dit…

Merci de votre visite, André.
Vos mots me touchent énormément ! :)

Au plaisir de vous lire !

piedssurterre a dit…

C'est très joli ce texte Isabelle.