dimanche 30 janvier 2011

Thé vert au lit

J'ai quelques traumatismes d'adolescence qui refont surface lorsqu'il est question des relations interpersonnelles. L'écume de ma vie - de mes jours pour copier Vian. 
Des traumatismes qui me sont restés entre les doigts et dont je ne peux me débarrasser. 
Les stigmates de mon sourire et de mes joues rougies. 

Et je perds de précieux moments de jeunesse à supputer mes angoisses, à molester ma personne. 

J'ai peur de la fuite, de la lâcheté. 
J'ai peur que l'on me déteste pour m'intéresser, pour être séduite.
J'ai peur du refus ; encore plus du refus inavoué, non-assumé. De cette tendance qu'ont les hommes à se désister, à escamoter les décisions, les discussions.
J'ai peur du vide imposé, inévitable ; d'une éternité passée seule dans la poussière des livres et l'amertume du vin rouge.

B. qui s'estompe légèrement dans les aléas de la vie. Son visage bronzé, un peu triste aussi ; sa main toujours nue, et le bonheur qui fait revivre ses traits lorsqu'il me voit dans un couloir, dans une salle de spectacle qui se vide. 

Mais B. n'est pas souvent là, et je demeure nichée dans ce petit canapé trop mou à guetter un visage trop beau, trop souriant, trop inaccessible. 
Un passage épisodique qui vient boire du café trop fort et arborer son visage embelli par l'hiver. Les joues rouges, les yeux brillants, le sourire poli. Et ma timidité paralyse ma langue, mes propos. 
Et je reste un peu en biais, avec ma peur et mes mots en trop, à m'ennuyer de B. et à regarder cet autre homme possiblement s'intéresser à d'autres. 

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