jeudi 19 août 2010

Embrasser sa souffrance, ou peu importe c'que disait Camus.

Mer éthylique de vin rouge pour noyer cette douleur latente, lancinante, constante qui s'est échouée en moi pour ne plus me déserter. La seule chose qui ne déserte pas chez moi est bien la douleur. Alors le vin noie le reste. Le vin solitaire, ce soir. Pour une première fois. "Ce soir, j'suis en brosse !" disait-elle, même toute seule. Et seulement me rappeler sa voix me pousse à tendre la main vers la bouteille et emplir à nouveau ma coupe à demi-vide. 

L'amour stellaire. Aimer plus que tout, parce que c'est plus que de l'amour. Aimer jusqu'à l'impuissance. Se sentir impuissante devant la grandeur vaine de tout cet amour dilapidé dans le beurre, pour une image, pour entendre à nouveau son rire. Ivoirine, pure, une beauté toute-puissante qui vous prend le coeur et vous le pulvérise sans y toucher, sans en avoir conscience, sans même s'en approcher. Figure solaire d'une vie qui garde la sienne dans l'ombre. 

Mettre des mots sur les sentiments n'est pas facile, encore moins quand il s'agit d'un capharnaüm d'amours déglingués, complémentaires. C'est un amour stellaire car c'est aimer une personne de tous les types d'amour possibles et osciller entre eux. Vagues capricieuses du sentiment qui ne sait où donner de la tête dans toutes ces manifestations viscérales. 

C'est aimer quelqu'un pour tous ses fragments. La manière dont cette personne peut se gratter le dessus de la tête en décoiffant légèrement ses cheveux attachés. Les dents entassées, comme inégales quand elle se met à rire pour une imbécilité insignifiante que je peux lui dire, avec ses yeux qui brillent et son timbre drôlement grave. Son maintien discret, un peu froid, et le sentiment de complétude quand je sens son plaisir à me revoir dans la lumière crue et comme douloureuse de sa fenêtre. La manière dont elle échappe des "ma belle" comme malgré elle quand je la quitte, et que je garde précieusement une fois la porte du bureau refermée. "Ma belle" affectueux qui me garde au chaud quand je marche jusqu'à l'université. Sourire un peu niais sur mon visage satisfait. 

L'amour stellaire, c'est beau, c'est grand, mais ça en devient douloureux quand le mois d'août s'éternise et que je ne viens pas à bout de l'été sans éclat, sans bonne nouvelle pour me faire oublier son sourire absent, ses mots qui désertent. Et j'attends, en buvant du vin qui n'est pas si bon, en rêvant au vent doux de septembre où la vie reprendra. 

Et dans un tout autre ordre d'idée, y en a marre des garçons ; je retourne aux hommes, ils ont plus de chance de trouver mon côté vieux-jeu et mes moeurs démodées à leur goût ! 

C'est peut-être le vin, mais je me relancerai avec B., juste pour voir où cette fois-ci pourra nous mener. 

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