lundi 16 août 2010

À fleur de peau.

Le ciel s'est couvert de gros nuages gris qui bloquent la lumière, qui la rendent un peu morne. J'ai envie de tendre le doigt, de la toucher, d'en conserver des parcelles comme si elle était objet tangible. Égayer la tristesse par un fragment de lumière argentée des mois d'août pluvieux. J'ai le vin triste et l'angoisse légère. Parfois, pourtant, elle s'alourdit et devient bloc de marbre dans le creux de mon ventre. L'angoisse me prend au coeur, elle vrille mon estomac et compresse mes viscères. C'est douloureux, alors je bois du vin avec les copines et finit par aller pleurer dans une chambre. Je ressens la vanité de ma vie comme un frisson glacial qui me parcourt de la tête aux pieds. Un amour fulgurant et stellaire s'est niché en moi et s'éveille dans les larmes quand j'ai trop bu ; je l'aime jusqu'au bout des doigts, plus fort que tout ce que je ne connaîtrai jamais, et toujours, je suis prise dans ces bouffées d'affection qui s'envolent sans pouvoir arriver à la cible choisie. Sans vouloir y arriver.

Je garde cet amour comme une pierre précieuse entre mes mains. Je la soupèse, la polie, la contemple, pleure d'admiration devant elle. Esthète amoureux de l'oeuvre d'art qui le poursuit la nuit, qui déserte ses murs en attente d'avoir les moyens de se la procurer. Et mes lèvres demeurent scellées.

Lèvres également sevrées de chaleur humaine, de langue tiède qui ne les entrouve pas, occupée qu'elle se trouve à chantonner comtines et pommes d'api.

Et je constate que les stationnements scolaires se remplissent et j'ai envie de pleurer parce que mon enfer estival tire à sa fin...

..pour ne mieux que renaître en mai prochain.

Et je ne sais toujours pas si j'étirerai l'amour comme un vieil élastique trop usé cet automne, car Capsule me nargue de ses ACU que je maudis. Ni ce qu'on a pensé de mon analyse sur Rina Lasnier, et je crains encore que mes échanges avec elle s'éteignent par son caprice, par son ennui, par ma maladresse.

Je pense que l'angoisse est estivale et que la solitude m'est imposée.

Et je pleure encore parce que tous ces sentiments pulvérisés par le vide m'ont rendue à fleur de peau.

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