Parfois, je déteste les courriels et souhaite ardemment qu'il soit un jour à nouveau courant d'écrire ces bonnes vieilles lettres à la main, personnalisées et amicales. Ou bien le téléphone, pourquoi pas ? Les répondeurs existent toujours, et l'on entend la voix - donc l'intonation, l'expression, l'émotion presque - de la personne que l'on doit rencontrer prochainement... Et pourtant, je n'ose le faire, personne ne le fait...
Les courriels tuent, et doivent mourir.
Je me mets "occupée" sur MSN pour conserver le bénéfice du doute que j'aurai une réponse à mon courriel envoyé hier pour, idéalement, voir le destinataire demain. Comme si j'avais l'impression d'y moins penser, de la moins attendre ; comme si, en n'étant pas postée pour de bon devant mon écran, le message allait m'être envoyé. Comme une récompense pour être aussi raisonnable et à mon affaire...
Maude m'a demandé samedi si j'étais encore nerveuse par rapport à cette dite-personne, et pourquoi ?
Parce que je ne suis jamais sûre d'en être appréciée.
Et le courriel qui ne vient pas, qui risque toujours de ne jamais venir, en est la preuve. La fatidique preuve que je ne suis pas complètement aimée et désirée comme amie, comme interlocutrice.
Elle me dit qu'elle oublie. Et je la crois, et je ne lâche jamais prise ; ce matin, je me suis dit que si je n'avais pas de réponse à mon courriel, j'abandonnais et la laissais vivre sans lui imposer ma conversation.
Mais je ne le ferai pas. Je le sais. Je vais me pointer pareil, sans préavis ni invitation.
Je ne suis tout simplement pas capable de laisser tomber. J'ai besoin de cette amitié, même si, parfois, je suis mieux sans.
Toujours pas de réponse... Je vais rejoindre Stendhal.
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