mardi 16 février 2010

Chopin et Radiohead sous un ciel bas comme un couvercle.

L'amouuuur... J'en ai plus envie.

Peut-être suis-je blasée de l'amour ? Toujours est-il que j'ai moins d'attrait envers cette passion que je considérais jadis comme le but ultime de l'existence, j'arrive de moins en moins à y croire. Plus j'avance, plus je me demande si l'amour n'est pas que de l'amitié imprégnée de désir charnel ? Certes, c'est une connection, un désir de partage, un besoin d'intimité ; le besoin de découvrir l'autre et de se découvrir devant lui ; mais pourquoi est-ce que j'ai la certitude que j'ai ressenti mieux, que j'ai ressenti plus fort que cette émotion qui fait tourner le monde depuis ses débuts ?

Je relis ce que j'avais écrit sur le forum du DI l'automne dernier après avoir été rendre visite à Benjamin.
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« Non, il y a quelque chose de supérieur à cela dans l'amour, de plus grand et de moins « concret » ; c'est à la fois tangible et impalpable, volatile et intérieur mais pourtant, l'autre le partage (ou, du moins, semble le partager !). C'est une entente entre les regards, entre les âmes, entre les sourires, doublée de cette certitude bien convaincue qu'il nous serait facile et magnifique de passer tout son temps avec cette personne et que l'on n'en aurait jamais fait le tour ; c'est le désir de connaître l'autre et de se découvrir devant lui ; c'est l'envie de bâtir quelque chose ensemble et de savoir que ce serait la plus belle réalisation parce qu'elle serait commune. Vous vous demandiez si l'amour doit obligatoirement se bâtir autour de quelque chose. Je crois que oui, ou du moins, sur le désir de. C'est aussi se sentir bien avec la personne, se sentir accepté tel que l'on est ; se sentir à la fois plus faible et plus fort, se sentir plus beau / belle dans les yeux de l'autre, se voir rayonner par nos propos à ces petites flammèches dans le regard ou le sourire consentant, se sentir mieux que jamais. C'est aussi un petit tiraillement à l'estomac, un battement de coeur plus prompt, une lueur de joie dans le regard, un rire plus musical et guilleret qui nous dictent que c'est tout simplement lui (elle). C'est aussi savoir pertinemment que, une fois cette personne partie, la vie perd sa couleur si riche et sa saveur si tendre. »
J'ai été amoureuse de Benjamin. C'est une évidence, un absolu : c'est une certitude indéniable qui m'a poussé à écrire ces belles choses lyriques que vous venez de lire. Je n'ai pas aimé R. malgré tout ce que j'ai pu en dire ; c'était une infatuation, un kick adolescent qui s'est développé et approfondi outre mesure, qui s'est envenimé et lacéré jusqu'à amputer ma confiance en moi et mon coeur, dans un sens, pour les années à venir. Car oui, ma conception de l'homme parfait est à quelque part calquée sur R. et son intellectualité artistique et nonchalente : pour moi, l'homme de ma vie, est grand, a les cheveux foncés, joue de la musique et a une culture vaste et approfondie.

Je ne suis pas amoureuse de M. J'ai réalisé ça aujourd'hui en lui parlant. Je suis intéressée, sans plus, mais je doute que je vais un jour être amoureuse de lui. C'est un ami, un ami qui a de l'effet sur moi, mais ce n'est pas un nid pour accueillir mon amour intense mais brisé.

Et j'ai peur. Il est certain que ma désillusion par rapport à l'amour est issue de mes révélations récentes sur la nature de mes sentiments par rapport à Y. : cet amour tellement fort qui n'en est pas un. Mais en même temps, je la connaissais quand Benjamin était dans ma vie, et ça ne m'a pas empêché d'en être amoureuse.

C'est peut-être la conscience aiguë de ne jamais pouvoir aimer quelqu'un plus fort que cette personne.

Je vais être amoureuse encore ; mon coeur n'est pas mort. Mais je ne pourrai plus jamais aimer quelqu'un plus fort. Si jamais ça fonctionne avec M. ou avec n'importe quel autre gars, il va devoir accepter que Y. passera toujours avant.

C'est n'importe quoi. Mais c'est ça. Elle peut chasser le sable que Marc-Antoine verse dans mon coeur englué dans la vase.

Elle a deviné, aujourd'hui, qu'il y avait quelqu'un dans ma vie : paraît-il que j'ai rougi et, de toute manière, « il n'y avait qu'à voir [ma] face ! »

J'ai tellement d'amour pour sa sagesse, sa perspicacité, son affection !

Marie-Ève m'a dit que j'étais la fille spirituelle de cette auguste dame : si seulement ça pouvait être vrai !

Ah, comme je l'aime !

Je ne dois pas laisser ce sentiment qui dépasse l'amitié et l'amour réunis m'empêcher d'aimer. Je ne dois pas complètement arrêter d'avoir envie d'aimer, moi qui étais jadis si romantique !

Ça doit être février et mon échec affectif récent.

Les mois ont le dos large...

Je dois vraiment me mettre au travail !

1 commentaire:

Amylie a dit…

Je suis contente qu'il y ait un garçon dans ta vie, du moins, un prétendant en devenir. Mais ce qui me rend surtout très heureuse, c'est de savoir que tu es arrivée à clarifier dans tes sentiments ce que tu ressentaient pour certaines personnes comme R. et Y. Je te souhaite vraiment beaucoup de chance avec M. :)