mercredi 24 février 2010

Il y a de la neige dans ma conscience

Se sentir en mi-session : ordinateur trônant au milieu de cahiers et briques d'analyses sur les oeuvres de mesdames Gabrielle Roy et Anne Hébert empruntées à la bibliothèque (les briques, pas Gab et Anne), innombrables tasses de thé vert bues depuis le début de l'après-midi (y'a seulement ça chez mon Papa bouddhiste-wanna-be), plan de dissertation sur table (laissez-moi mourir pour renaître et mourir encore !) presque terminé ! Ensuite, examen de Programme Individuel de Lecture (PIL, pour les initìés) à étudier et à faire, et puis c'est la reuh-lâche, la re-lâche c'est-à-dire redevenir la lâche dont mes parents m'ont toujours traitée, bien que ce soit plutôt méchant. Mes parents n'ont jamais été si gentils envers mon estime de moi-même. Enfin. Je vous réfère à mon article précédant, gang d'amnésiaques !

Les littéraires sont un peu poches : aucun party de mi-session à l'horizon. Si c'est comme ça, j'en organise un! J'en ai parlé à Estelle, on va l'organiser ensemble et on va inviter seulement ceux à qui on parle, question de ne pas se retrouver avec des gens louches comme le gars avec des cheveux mauves qui me regarde vraiment d'une drôle de manière et qui me fait peur. Mais, honnêtement, c'est plus pour avoir la chance d'y voir Marc qui est plus enclin à venir s'il sait que c'est 2 de ses « amies » qui l'organisent ! Mouahaha ! Estelle et moi venons seulement de décider l'heure et l'endroit, il ne nous reste plus qu'en parler aux autres et / ou organiser un évènement Facebook, si l'une ou l'autre décidons de piler sur notre gêne et notre peur de nous retrouver avec une table vide.

Sinon, hier j'ai beaucoup parlé avec M. et, à un certain moment donné, c'en est venu assez ambigü ; je le sentais comme proche, trop proche, trop réceptif (bon, je dis trop, mais disons que cela ne m'a pas dérangé...) ; j'avais l'impression que, si j'avais voulu faire des avances, il m'aurait laissé faire... Mais, je me suis contenue ; je suis certaine que vous vous attendiez à autre chose ! (Il y a sarcasme, ici !) Cela dit, ce fut une belle conversation, pleine de complicité et de discussion « érotique » (dans le sens de découlant d'Éros, l'Amour, et non de discussion sexuelle) puisque nous parlions de couples et de baisers donnés à des inconnus. Mmm, quel beau souvenir j'en conserve ! En espérant qu'il se pointe lundi ! Croisons les doigts !

Dans mon cours d'Essai français du XXe, on étudie Sartre. Notre prof nous a donc raconté son enfance telle que perçue par lui dans son autobiographie Les Mots, et a mentionné son grand-père comme étant un « idéal du moi » ce qui, en psychanalyse, représente celui qui assure la transmission de bonnes valeurs, présente un modèle d'identification pour ce qui est du bon, du bien ; selon Wiki, « l'idéal du moi contient les traits des futurs choix objectaux. L'idéal du moi se présente alors comme "celui que j'aimerais être", face au moi-idéal, "ce que j'ai été" ». Cette notion m'a fait réfléchir sur le billet que j'avais écrit dimanche soir. Moi qui ai refusé assez tôt à l'adolescence les valeurs proposées par mes parents, ces valeurs purement matérialistes et capitalistes que j'ai longtemps dénigrées, les « Idéal du moi  » que j'ai trouvés depuis prennent une place capitale, presque envahissante dans ma vie puisque, justement, je m'accroche à eux, trouvant ainsi les modèles que je me suis refusés moi-même. Cet amour intense que je ressens pour eux, cet attachement profond et cette constante peur de l'abandon serait donc justifiés, justement, par cette action d'avoir « mis le grapin » sur des Idéal du Moi qui ne sont pas mes parents. N'étant pas mes parents, ils sont moins solides, plus éloignés donc plus incertains, et en cela, je m'aggripe davantage. Ouf, je ne suis pas claire !

Disons que je retrace deux Idéal du Moi qui ont vraiment fait une différence : R. et, ô surprise, Y. Sauf qu'avec R., j'ai mêlé une sorte d'amour malsain à demi-admiratif, à demi-amoureux, ce qui fait que cet Idéal du Moi a pris trop de place et, au fond, a été néfaste pour moi. Mais passons les conséquences. Le fait est que, je me rappelle dans le scrapbook qu'il fallait faire en Communication anglaise, j'avais déjà identifé ces balbutiements de cette théorie de l'Idéal du moi que j'ignorais alors en proposant une hypothèse comme quoi j'aurais souhaité que R. et sa blonde soient mes parents. Bon, bien sûr, je schématisais ; je ne voulais pas que R. soit mon père puisque je m'en croyais amoureuse, mais il me semblait inconcevable de l'avoir en ma compagnie sans que sa femme soit aussi dans ma vie, non pas dans mon couple, mais comme amie. Ce qui est ridicule, j'en conviens. Mais c'était, bien sûr, ce modèle masculin et ce modèle féminin partageant des valeurs communes avec moi, me proposant un mode de vie qui me plaisait et qui semblait convenir aux valeurs que je découvrais peu à peu.

Au Cégep, j'ai cessé de les voir, j'ai beaucoup évolué, je me suis longtemps cherchée et j'ai fini par me retrouver en redécouvrant un Idéal du Moi en la personne de Y. Sauf que, étant une femme, je n'ai pas tout mélangé la figure parentale avec celle de l'amoureux ; Y. est cet Idéal du Moi pure, telle qu'élaborée par Freud (à ce que j'en sais). Le Papa de mon Oedipe raté est peut-être mort, peut-être rajeuni en Benjamin mais toujours est-il que je ne le sens moins pesant. Oui, les hommes murs m'attirent plus que ceux de mon âge, j'en tombe plus facilement amoureuse surtout quand ils ont cette position d'autorité qui m'assure une sécurité : mais cela n'est pas définitif, je ne suis pas uniquement attirée par des hommes plus vieux. C'est que, dans mon école de filles au secondaire, les figures mâles manquaient et à cette figure paternelle s'est ajouté un trop-plein d'hormones adolescentes et m'ont fait croire que j'étais amoureuse de R. alors que j'étais admirative et attirée.

C'est un peu flou, mais c'est clair dans ma tête !

Et, de toute manière, c'est de la psychanalyse ; j'en prends, j'en laisse, tout dépendant si je me sens rationnelle ou pas !

La neige est bizarre aujourd'hui. Après 2 semaines de sécheresse, de chaleur et d'humidité, assez louches en février, voilà une grosse neige épaisse et folle qui danse dans l'air. Et La Valse de Ravel (eh oui ! encore ça ; je ne m'en lasserai jamais !) accompagne leur chute gracieuse jusqu'au sol. J'ai rarement vu une neige qui rend aussi de bonne humeur ; je n'ai jamais eu une fin-février qui me rend autant de bonne humeur, d'ailleurs.

Hier, ça a fait un an qu'il y a eu la bulle avec B. Et c'est drôle, j'y pense maintenant et ça ne m'a pas effleuré l'esprit hier. Foutu M. ! J'ai toutefois bien hâte de le revoir, Benjamin le joli, quand il va revenir de congé ; j'ai hâte à « Formation à la vie culturelle » et aux échanges complices, aux connections qui parsèmeront peut-être encore nos vies.

Je retourne donc à la finalisation de mon plan, Ravel, neige et thé vert qui comblent mes sens jusqu'à ma mort demain lors de ma dissertation SUR TABLE !!

Laissez moi jurer mentalement et aller me cacher sous les draps !

Bisoux à mes lecteurs, amour véritable à ceux qui commentent !

1 commentaire:

Amylie a dit…

J'avais écris un commentaire et je l'ai perdu!
En gros, moi je veux de l'amour véritable hihi!
Je trouve que tu as pris beaucoup de recul sur toi-même et que tu es capable d'analyser les événements de ta vie avec une certaine distanciation qui rend tes remarques encore plus pertinentes!
Continue tes belles reflexions!
xxxx