dimanche 20 juin 2010

Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve.

C'est la fête des pères aujourd'hui. Un peu douloureux parce que j'avais oublié que Benjamin la fêtait aussi.

Il peut aller paître, manger de l'herbe trop sèche et les pâtés de sable que les enfants vont lui offrir.

Sinon, il fait extrêmement chaud ; tout est humide, tout colle sur ma peau trop bronzée et ça ne sert à rien de passer une demi-heure à me battre avec mon fer plat pour avoir des cheveux qui ont de l'allure.

Alors je me fais des chignons, et je me prends pour Misia Sert en fumant des cigares à la menthe et en accusant les perles dans mon cou. J'aimerais d'ailleurs m'acheter des toiles, question de refaire la décoration de ma petite chambre claustrophobique. Claustrophobisante. J'aimerais avoir Misia au piano de Toulouse-Lautrec, mais c'est introuvable sur All-Posters. Alors je vais peut-être me contenter de la Revue-Blanche, ou bien autre chose, une toile impressionniste ou surréaliste, je ne sais pas. Peut-être Van Gogh, aussi, ou Klimt.

Question d'élargir le fossé qui se trouve entre moi et mes parents ; question d'encourager mon snobisme pourri de fausse Mme Verdurin.

J'ai une amie qui est rentrée dans la Scientologie, elle n'ira plus à l'école pour se consacrer à ça, et ça me fait extrêmement peur. Le genre de fille ultra-intelligente qui est tombée dans les griffes de Tom Cruise et des autres alors qu'elle cherchait un sens à sa vie, alors qu'elle était dans une quête spirituelle désespérée.

Et j'ai fait une gaffe à la job, et j'ai peur qu'on me renvoie.

Et j'ai commencé le troisième tome de La Recherche, alors je suis fière de moi ; surtout que je compte lire un peu aujourd'hui.

Et, malgré tout, j'ai hâte de recommencer l'école ; les vacances m'emmerdent, je m'enlise dans une fainéantise abominable, et je ne vois presque plus personne.

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