lundi 7 juin 2010

Je sais, c'est moi qui ai tout fait, oui, j'étouffais.

On apprend une myriade de petits détails en littérature, mais aussi de grandes choses qui nous aident à élargir les oeillères avec lesquelles on voit la vie, l'art, l'amour, la mort. Parmi ceux-ci, j'aimerais vous présenter la notion de catharsis

Bon, j'suis motivée, j'le mets en italique. C'est du grec, tsé ! 

La vraie signification est le sacrifice du bouc pour purger une société de ses passions. Les grands tragédiens utilisent essentiellement cette notion : les dramaturges mettent en scène un piège, le personnage tombe dedans, meurt dans d'atroces souffrances ; le public, à la fois terrorisé et pris de pitié, sort du théâtre en se rappelant qu'il faut maîtriser ses passions. Phèdre, par exemple, rappelle à la France du XVIIe siècle que l'inceste, c'est mal. 

Nous avons encore besoin de catharsis, de défouloirs, d'exutoires à notre trop plein de passion. Notre prof de litt. française des origines à 1680 nous avait fait écouter une chanson de The Used, en prenant exemple sur ses enfants qui l'intriguaient par leurs goûts musicaux pour le moins douteux. Selon elle. Alors elle a pensé à la catharsis : par la musique puissante, les paroles sombres et la voix traînante, criarde, les « jeunes » écoutent du emo pour se vider des passions qu'ils ne peuvent évacuer autrement. 

En un sens, c'est vrai. Pour tous, je ne sais pas, la plupart des gens ne pouvant jamais mettre le doigt sur ce qu'ils aiment de leur petit beat électro tout pareil aux autres, hormis la facilité qu'ils ont à se trémousser pour séduire l'autre sexe. M'enfin, passons.

Je parle de catharsis pour vous présenter la catharsis de ma journée, en regard de ma journée d'hier et de ce que j'y ai appris. Une chanson de Jane Birkin. Catharsis très peu violente, j'en conviens, mais cette pièce languissante qui évoque fortement la supplication m'est bénéfique, me vide, pour ainsi dire, de ce trop plein d'émotions qui m'a nécrosée pendant trop longtemps hier. 

Le clip vidéo est horrible, ennuyeux et s'englue dans le kitsch des années 80 où le lyp'sync était encore peu subtil, mais j'aime Jane Birkin et, surtout, les paroles de Gainsbourg qui, à mon sens, demeurent d'un génie poétique indéniable et inspirant malgré ce côté provocateur et arrogant que je déteste chez les gens. À la Baudelaire. 

Sauf que, Baudelaire et Gainsbourg, ont un talent fou, je suis la première à le dire. 

Enfin, je vous laisse aller vous purger ici.

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