jeudi 4 mars 2010

Bonne fête Vivaldi !

Je suis nostalgique.

Je le suis toujours un peu, mais aujourd'hui, c'est douloureux, c'est comme un fer chauffé à blanc qui me passe sur l'oesophage, de la gorge au coeur. Des images me reviennent, constamment, et me lacèrent le visage de leur sourire brillants et de leurs yeux moqueurs ; je me rappelle de trop de choses en même temps, le petit bureau sans fenêtre, l'arbre de Catherine où nous nous assoyions quand il avait commencé à faire beau, les mercredi matins où le Café Wazo étouffait mon bonheur imminent et envahissant, les lames du fleuve qui caressaient la berge quand on allait marcher à la Plage Jacques-Cartier pour discuter de la vie, l'odeur Lush des cheveux de Cath, la froide humidité du A-204 où la musique nous éclaboussait de chaleur des énormes caisses de son que j'aimerais tellement revoir...

Mahler m'a tué ; B. n'y était pas, et le besoin de le revoir s'est intensifié, peut-être encore plus puisque je ne peux plus aller le visiter.

J'entends encore son rire. Il est moins défini qu'avant, un peu flou parmi les relents symphoniques et les voix masculines de mes souvenirs qui peuvent le masquer, mais il résonne encore parfois dans ma tête, cloches musicales qui tintent et qui me lacèrent.

Il y a aussi cette image dans ma tête, comme une photo que l'on aurait pris à notre insu, son rire et puis ses yeux qui remontaient en dévoilant ces lueurs que je ne devais jamais oublier.

Les souvenirs se bousculent la place dans un tourbillon impressionniste. J'ai l'impression que ma tête est le Faune de Debussy en ce moment, à défaut de reparler de la Valse de Ravel.

Mahler était magnifique, mais B. n'est pas venu ; et ça me tue.

La vie me tue en ce moment. Et je ne pourrai pas revoir Y. avant 3 semaines, alors que j'aimerais tellement aller lui parler, de n'importe quoi au fond, juste pour sentir que je suis quelqu'un de bien.

C'est la fête à Vivaldi. Il y a un an, B. nous avait parlé de Vivaldi, avait dit, avec son ton humoristique et un peu ironique : « Ah, ben bonne fête Vivaldi ! » ; il y avait eu du Prix Littéraire, et j'avais remarqué M. pour la première fois.

Je voudrais retourner dans le temps, reculer d'un an et revivre, en boucle, les 3 derniers mois de mon Cégep.

Ah, je suis nostalgique !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ahhhhh ma chère isabella... quand changerez-vous donc de maîtresse?... Ahh, vous me savez tellement peu encline à aimer celle-là, cette nostalgie! Oubliez donc le passé et vivez le présent, non de non! Rendez le plus beau s'il ne vous plaît pas!

De votre affectionnée clauclau, qui veut votre bonheur. :)