mercredi 3 mars 2010

Ce que peut la littérature ; ce que doit la littérature.



La littérature est pour moi une ouverture sur le monde. Un moyen d'accéder au vrai, de toucher du doigt la grandeur et la misère humaine ; c'est par la littérature que l'on se définit, que l'on se construit, que l'on forge sa pensée ; c'est par elle que l'on évolue, que l'on se renouvelle, que l'on devient indépendant, d'esprit du moins.

Une fille du bac. m'a dit que, pour elle, la littérature est violente ; elle bouleverse, elle choque, elle renverse. Je suis en partie d'accord avec cela. Oui, au bout de chaque lecture, il faut avoir appris quelque chose, il faut s'être confronté à une pensée et en avoir cueilli quelque chose de nouveau, d'ébranlant peut-être. Mais ce n'est pas l'intensité du choc qui fait une littérature : c'est, je crois, l'aspiration à une vérité sur le monde, sur l'homme ; c'est l'approfondissement d'une pensée, d'une valeur qui persiste malgré les siècles : c'est l'aspiration à l'universel, à l'intemporel, à l'essentiel dans l'expérience humaine, autant individuelle que sociale et historique. C'est, comme je le disais plus haut, aspirer au vrai mais aussi le partager aux lecteurs contemporains et futurs, les amener à toucher à ces vérités un peu floues et indéfinies mais tellement présentes par les sentiments, par la réflexion, par l'identification et le jugement.

La littérature c'est le grand, le beau, le vrai, mais aussi le laid et le dégradant ; c'est autant la paix que la violence, l'amour que la haine la plus vicieuse et viscérale. La littérature peut être complaisance, connivence avec l'auteur lorsqu'il y a partage de savoirs et de valeurs, mais se doit d'être bouleversement et remise en question. La littérature touche à tout et englobe tout ; elle rassemble les hommes dans les confins de leur condition, dans leur grandeur comme dans leur petitesse.

La littérature, c'est le monde étudiés et contemplés sous tous ses angles, les lumineux comme les poussiéreux.

Et je pense que la chose la plus triste pour l'homme et son avenir est l'énorme décroissance de l'intérêt que nous portons à cette discipline qui a pourtant tellement de vertus, tellement de promesses et de solutions aux plaies de l'humanité...

L'art sauvera peut-être le monde, si l'abrutissement du peuple ne le perd pas avant...

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