samedi 20 mars 2010

T'écrire pour passer le temps, pour cacher le temps

Cath est descendue de Gaspésie cette semaine, puisqu'elle était en semaine de relâche. Je l'ai beaucoup vue, et sa vue m'a fait le plus grand bien. C'était comme avant, comme si le DI n'avait jamais cessé, comme si j'avais continué d'évoluer avec cette quelque vingtaine de personnes qui ont joué un si grand rôle dans ma vie, dans mon développement de jeune femme. Il y a eu des soupers, de l'alcool, un café au Second Cup : l'habituel, quoi, ce quotidien qui a figé un sourire sur mes lèvres et beaucoup de joie dans ma vie pendant la dernière année de mon cégep.

J'ai vu Cath, et ce fut un bain de passé qui m'a fait le plus grand bien. Un bain de passé, certes, mais aussi un éclaboussement de présent. Les choses sont restées pareilles, nous avons longuement discuté de la vie, de notre vie passée et présente, mais il n'y avait pas de changement dans notre amitié. Parfois, on s'attend à revoir la personne telle que nous l'avons laissée et nous en trouvons déçu (voir article précédent) ; la semaine dernière, c'était comme avant, la même complicité, les mêmes rires, les mêmes discussions à coeur ouvert et à âme agrandie, ces mêmes conversations qui ont amené mes notes de la dernière session du cégep à chuter considérablement.

Et j'ai réfléchi. On aime les gens pour ce qu'ils sont, pour ce que nous discutons, pour ce que nous vivons. Mais une partie de nous aime les gens pour le temps qu'ils nous rappellent. J'aime Cath parce qu'elle est une personne fantastique, drôle, intelligente, qui sait écouter, donner de bons conseils et parler brillamment de la vie. Mais j'aime Cath aussi parce qu'elle me rappelle Benjamin, le temps où je le côtoyais. Comme si revoir cette personne que, comme Benjamin, j'ai quittée à l'été pour la revoir épisodiquement pendant la session dernière, entretenait l'illusion que le passé n'est pas révolu, qu'il est présent et qui s'étire, que l'absence n'est que mensonge, temporaire, et que j'allais replonger dans ma vie précédente bientôt.

Comme ces amis d'enfance, peut-être, que nous gardons car ils nous rappellent les moments chers de notre existence.

Mais bon, j'aime Catherine au-delà du passé. Mais ça m'a fait un bien énorme d'y replonger, de me rappeler la vie d'il y a un an.

Wow, un an...

Je vais voir une opérette de Strauss ce soir, opérette montée par la faculté de musique de l'Université où j'ai quelques amis qui étudient. Alors je risque de les voir, ça va être bien. Et oui, je pense que peut-être B. pourrait y être, s'il a envie de voir ses anciens élèves au lieu de jouer au Papa-Modèle à quatre pattes dans son salon. J'amènerai la crème aux mûres au cas où, mais à mon avis, j'ai peu de chance de le croiser.

Je ne le vois jamais; mais je le verrai cet automne !

J'ai aussi écrit à Y. jeudi soir pour savoir si je peux la visiter mardi matin ; pas eu de réponse, mais je ne perds pas espoir. Si elle n'est pas allée au Cégep vendredi, elle n'a sûrement pas vu mon courriel encore, et il y a de fortes chances qu'elle n'y soit pas allée puisque cette semaine était la relâche pour le cégep. Enfin.

La vie reprend un peu son sens. Le sable s'est presque tout dissipé, maintenant. J'ai eu une longue conversation avec M. jeudi ; nous avons passé un moment ensemble, à lire à la bibliothèque et à discuter de la vie, de l'amour, des rêves. Au début, ça m'a fait bizarre, j'ai été ébranlée dans mes belles résolutions d'il y a deux semaines; mais aujourd'hui, ça ne fait plus rien, qu'une coche au-dessus d'une poire, comme chantait Daniel Bélanger. J'apprécie sa conversation, il me fait rire, beaucoup rire, mais je ressens de moins en moins de choses pour lui. Ce qui est très bien !

Mon compte Naxos est expiré, je vais sûrement écrire à B. pour savoir comment je peux l'avoir gratuitement. Mais je n'en suis pas encore là.

Joyeux printemps !

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